L’Agence de presse algérienne met en lumière dans un récent rapport la persistance de certaines sphères françaises à gérer les relations avec l’Algérie dans l’ombre, en s’appuyant sur des fuites médiatiques orchestrées plutôt que sur les voies diplomatiques officielles.
Le rapport porte un titre explicite : « Les sphères françaises continuent de gérer les relations algéro-françaises à travers des fuites organisées de manière improvisée et maladroite », reflétant, selon l’agence, le rejet par l’Algérie de ces méthodes informelles, qui traduisent un dysfonctionnement dans la gestion des relations et un manque de respect de la souveraineté nationale.
L’agence précise que ces fuites ne sont plus des incidents isolés ou des initiatives médiatiques individuelles, mais qu’elles constituent un mode récurrent dans la relation bilatérale, soulevant des questions sur les intentions de certains centres de décision à Paris et leur réelle volonté de dépasser la période de refroidissement diplomatique.
Dans ce contexte, l’agence a fait état des récentes fuites relayées par le journal français « L’Express », citant des sources indiquant que les autorités françaises se préparent à prendre une décision visant à geler les avoirs de responsables algériens, en réponse au refus de l’Algérie d’accueillir ses ressortissants sommés de quitter la France. Ces fuites mentionnent également des mesures pour empêcher ces responsables d’accéder à leurs propriétés et biens en France.
L’APS considère que ces pratiques marquent un nouveau degré d’amateurisme et d’improvisation dans la gestion des relations bilatérales, imputant cette situation à des responsables français qui voient en l’Algérie une opportunité pour leur ascension politique.
Le rapport ajoute : « Sur cette question précisément, l’Algérie, en tant que peuple, gouvernement et institutions, dit à ces personnes : faites donc ce dont vous parlez ! »
Il souligne que ceux qui profèrent ces menaces vivent dans une profonde illusion, car l’Algérie à laquelle ils s’adressent n’est pas la véritable Algérie, mais une image déformée dans leur imagination, résumée par des termes tels que « régime », « pouvoir », « hauts responsables » et « élite dirigeante ». Cette image n’est qu’un mirage et des illusions qui ne reflètent en rien la réalité.
La véritable Algérie, précise l’APS, est tout autre : elle a demandé à la France d’activer la coopération judiciaire concernant les « biens acquis illégalement », sans recevoir de réponse. Elle a également présenté 51 demandes judiciaires internationales à la justice française sans retour notable, et a requis la remise de plusieurs accusés de corruption et de détournement de fonds publics, sans aucun succès.
Le rapport conclut en affirmant que ce manquement place les autorités françaises en complicité implicite dans ces pratiques illégales, ajoutant : « Si la France veut vraiment nettoyer les ‘Écuries d’Augias’, qu’elle commence par elle-même. »
À noter que l’expression « Écuries d’Augias » provient d’un mythe grec ancien, où le roi Augias possédait d’immenses écuries non nettoyées depuis des années, devenues un lieu de corruption et d’accumulation de déchets difficile à nettoyer. Dans la légende, Hercule nettoya ces écuries en détournant une rivière pour les laver complètement. Aujourd’hui, cette expression est utilisée métaphoriquement pour décrire un système profondément corrompu nécessitant une réforme complète et radicale. Lorsque l’on parle de « nettoyer les écuries d’Augias » dans un contexte politique ou économique, cela signifie un appel à un nettoyage profond pour éliminer la corruption et les dysfonctionnements accumulés au fil du temps.